Pauvreté en France : l’état des lieux en 2020

Fin 2020, la France compterait près de 10 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté selon un dernier rapport alarmant du Secours catholique. La crise sanitaire et le confinement ont aggravé la situation des familles qui sont de plus en plus nombreuses à devoir se tourner vers les associations d’aide alimentaire.

“Avec des budgets aussi serrés et en dessous des minima pour vivre décemment, les personnes que rencontre le Secours catholique sont quotidiennement contraintes à des choix impossibles. Beaucoup doivent privilégier les dépenses alimentaires au risque de ne pas être en mesure de payer un loyer ou des factures” explique Véronique Fayet présidente du Secours catholique.

En 2017 selon l’Insee, la France (censée être la 5ème puissance mondiale) comptait six millions de pauvres si l’on fixe le seuil de pauvreté à 50 % du niveau de vie médian et 8,8 millions si l’on utilise le seuil à 60 %. Une progression de 4 millions en seulement 3 ans.

Et “la crise actuelle du covid va encore augmenter la pauvreté et les inégalités”, souligne Véronique Fayet :

“Beaucoup de personnes qui étaient dans une grande fragilité économique ont basculé dans la pauvreté. La situation est dramatique”, s’inquiète-t-elle.

Historiquement, la pauvreté a sensiblement augmenté depuis 2008 avec l’accentuation des difficultés économiques liées à la crise financière de subprimes venue des Etats-Unis.

Entre 2008 et 2012, le nombre de pauvres a augmenté de près de 1 000 000. Le taux de pauvreté à 50 % s’est élevé de 7,4 à 8,5 %, celui à 60 % de 13,2 à 14,2 %.

Depuis 2012, le taux et le nombre de pauvres a stagné. Mais cette stagnation est trompeuse, car elle résulte de l’extension de la crise aux couches moyennes. Le niveau de vie médian de 2016 est du niveau de 2011. Or le seuil de pauvreté est calculé en fonction du niveau de vie médian.

Pour comprendre l’évolution de la pauvreté, il faut élargir l’angle de vue. Le nombre de pauvres a baissé dans les années 1970 et au début des années 1980, notamment à cause de l’amélioration de la situation des personnes âgées.

Au seuil de pauvreté fixé à la moitié du revenu médian, le taux de pauvreté a diminué de 12 % à 7 % entre 1970 et 1990. Le nombre de pauvres s’est réduit de 5,8 à 3,8 millions. Alors même que depuis les années 1970, le seuil de pauvreté a été multiplié par deux même une fois l’inflation déduite.

Concrètement, en 1970 on était considéré comme pauvre si l’on vivait avec l’équivalent de 400 euros d’aujourd’hui (au seuil à 50 %), contre plus de 800 euros en 2016. Il faut toujours garder en tête que la pauvreté est mesurée de manière relative au niveau de vie médian.

Quand la pauvreté se réduit, cela signifie que les plus démunis se rapprochent, du point de vue des niveaux de vie, des couches moyennes. Autrement dit, les inégalités se sont réduites « par le bas ».

Ce n’est plus le cas depuis le milieu des années 1990. Les taux de pauvreté ont commencé à remonter au début des années 1990 avec la crise économique de 1993 et celle du début des années 2000.

Cette évolution de longue période résulte de la progression du nombre de familles monoparentales aux faibles revenus. Mais, depuis les années 2000, elle est surtout le fait d’une croissance qui demeure faible et d’un niveau de chômage élevé de 9 à près de 11% depuis près de 20 ans.

Quoi qu’il en soit, le nombre de pauvres a clairement augmenté au cours des dix dernières années et on peut tout à fait affirmé que le phénomène a explosé depuis la crise sanitaire, ce qui a aggravé la situation.

Les politiques auront-ils le courage de prendre leurs responsabilités et les décisions courageuses ? Pour rappel en juillet 2017, le président Emmanuel Macron déclarait :

La première bataille est de loger tout le monde dignement. Je veux partout des hébergements d’urgence. Je ne veux plus de femmes et hommes dans les rues”

Depuis le nombre de SDF a doublé selon la Fondation Abbé Pierre. La France compterait plus de 300 000 personnes dans les rues selon la fondation.

Les Répliques

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