Marche blanche pour Nahel tué le 27 juin par un policier

Jeudi 29 juin, la marche blanche en hommage à Nahel tué par un policier pour « refus d’obtempérer » deux jours plus tôt a fini en heurts avec les forces de l’ordre. Les participants ont assisté médusés aux tensions qui ont émaillées le cortège en fin d’après-midi.

À Nanterre, plusieurs milliers de personnes, y compris la famille de la victime, ont défilé ce jeudi 29 juin dans la ville des Hauts-de-Seine en hommage à l’adolescent de 17 ans.

“On va leur montrer qu’on n’est pas des sauvages, qu’ils nous ont volé un fils, un frère, un ami, un voisin” déclare un proche de Nahel.

Sur un camion, la mère du jeune Nahel est accompagnée d’Assa Traoré, la soeur d’Adama Traoré, décédé à la suite d’une interpellation en 2016.

La marche s’est élancée à 14 heures, depuis la cité Pablo-Picasso, aux cris de “justice pour Nahel” et “policiers assassins”. Le cortège a ensuite rejoint la préfecture, tout près de l’endroit où est mort Nahel.

Plusieurs manifestants devancent le camion de tête pour se diriger vers la place Nelson Mandela, à proximité de la préfecture. Les “t-shirts rouges” bénévoles continuent de maintenir la foule et de répéter des consignes de non-violence.

Une minute de silence a été respectée en mémoire de la victime, tandis que quelques jeunes continuent de scander le slogan “Tout le monde détestent la police“. Sur le camion de tête, la mère de Nahel tient à appeler au calme et à la dignité.

“On a tous demandé que ce soit pacifique, pour le deuil. Tous ceux de Nanterre sont restés calmes” déclare un autre proche de Nahel.

Mais des tensions ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre lorsque des individus ont tenté d’escalader les grilles de la préfecture pour une raison inconnue.

Le cortège s’est alors scindé en deux. Une partie a rejoint l’endroit où s’est encastrée la voiture de Nahel, à quelques dizaines de mètres.

Il n’en fallait pas plus pour que les policiers présents sur place tirent des gaz lacrymogène en direction des participants sans distinction.

“On aurait préféré une marche silencieuse par respect pour la famille. On a tous demandé que ce soit pacifique, pour le deuil. Tous ceux de Nanterre sont restés calmes“, raconte Farid, 50 ans, qui habite à Nanterre.

“Tous ces jeunes ne viennent pas d’ici, ils sont d’autres banlieues. Ils ne connaissent pas la famille” déclare un habitant de Nanterre. “Je suis commerçant à côté, on doit protéger nos commerces” a t-il ajouté.